Affronter ses peurs (1)
J'aime les fils que ce soit de la laine, du coton, de l'alpaga, du lin ou de l'acrylique.
J'aime les fils ronds et réguliers et si possible doux au toucher, si en plus il se tricote en 3,5 ou 4 voir 4,5, il est parfait.
Mais il y a un fil que je redoute plus que tout : le fil mohair tout fin, très fin, tellement fin que l'on croirait un fil d'araignée. Je l'imagine fragile, je l'imagine emmêlable au moindre mouvement de la pelote. Bref, je fuis les fils mohairs style haze et lace....
Mais parfois au détour d'un rayon, il y a une pelote qui vous attire et cette pelote n'est autre qu'un fil mohair fragile.
Vous vous dites, non surtout pas !
Mais sa couleur ou dans mon cas, ses couleurs vous hypnotisent et vous approchez la main. Terrible erreur car l'océan de douceur devient un véritable bonheur sous les doigts et déjà vous imaginez sa douceur sur la peau... Ou plutôt sur celle de votre fille qui a l'habitude de sortir le cou à l'air par tous les temps !
Les écharpes, elle trouve cela trop chaud et encombrant.
Les châles ? Jamais de la vie, elle n'a que 18 ans et ne veut absolument pas sortir avec un châle. A la maison, elle aime en porter un tout léger autour de son cou gracile mais pas à l'extérieur !
Un snood ? Pas si il est trop lourd, trop grand, encombrant,...
Bref jusquà maintenant toutes mes propositions sont dans son armoire mais pas à son cou.
La demoiselle ne trouve jamais ce qu'il lui convient et préfère sortir le cou au froid et risquer d'attraper rhinite, angine, pharyngite, grippe ou je ne sais quel virus qui croiserait son chemin alors que sa mère peut lui fournir un accessoire qui lui convient.
Qui a dit qu'elle est têtue comme sa tricoteuse de mère et son adorable teckel ? Personne ? J'ai cru l'entendre pourtant...
Alors, j'ai acheté la pelote en mohair (celui qui me fait si peur).
Il s'agit de la silk-mohair de Katia, coloris 703 (dégradé de bleu-turquoise-orange-violet).
Quand elle l'a vue la première fois, elle m'a dit non. J'ai donc dis tant pis, ce sera pour moi.
J'ai pris mes aiguilles en 4,5 et j'ai monté une soixantaine de mailles.
J'ai tricoté en jersey jusqu'à ce qu'il ne reste plus assez de fil pour continuer et j'ai rabattu souplement les mailles comme pour un châle dentelle. Puis j'ai assemblé le rang de début et celui de la fin avec un crochet en 3,5 pour une couture ni épaisse ni trop fine, une couture élastique pour permettre le passage d'une tête.
Et voilà que les 25 grammes de douceur extrême sont devenus un snood pour une jeune fille de 18 ans :
Ben oui, il répond au cahier des charges, léger, fourrable dans une poche sans difficulté quand le besoin de ne plus le porter est là et tellement doux quand le vent du matin souffle...
J'oubliais, mais, c'est le genre de tricot tellement rapide qu'il est un parfait cadeau de dernière minute... Si jamais vous cherchiez une idée.
25 grammes qui ont suffi pour me réconcilier avec le mohair.
25 grammes qui ont permis à ma fille de changer d'idée sur l'utilité de sortir avec le cou au chaud.
Comme il est bon d'affronter ses peurs !
Bon tricot !