Fidèle lectrice, vous savez déjà toute l'admiration que je porte à Kaffe Fassett.
Le mot admiration étant même un tantinet trop faible. Mais vous ai-je déjà raconté notre première rencontre ? Je ne crois pas.
Kaffe et moi se fout le coup de foudre immédiat. Attention, platonique le coup de foudre parce qu'au départ, je pensais que Kaffe était une femme. Nous étions en septembre 2004, j'étais plus jeune, plus naïve et je venais d'acheter ma revue de rêve : "Quiltmania".
Ce magazine est consacré au patchwork, je sais je ne fais pas de patchwork mais je rêve depuis très longtemps d'en faire !
Donc, nous étions en 2004 et je tombe en arrêt devant un quilt s'intitulant "Carrés Bayadères" de Mieke Duyck. L'article tuto annonce alors qu'elle s'est inspirée des créations de Kaffe Fassett pour le réaliser.
Mon imagination est réveillée et ma mémoire retient ce prénom et nom étrange : Kaffe Fassett. Comme je n'avais jamais lu, entendu et écrit un prénom pareil, j'ai cru que c'était une femme et de nationalité hollandaise certainement...
Puis en novembre 2004, toujours dans Quiltmania, n°44 cette fois-ci, je trouve une pub pour un livre en anglais "Caravan of Quilts" de Kaffe Fassett.
Au résumé du livre, je comprends alors que c'est un homme ! Oups ! Tout le monde peut se tromper. Le nom reste imprimé dans ma mémoire et je me mets à espérer d'en savoir plus...D'autant que la revue est en pleine admiration à cette époque pour le travail des japonaises, moi aussi d'ailleurs.
Il me faut attendre le numéro 47, soit mai 2005, pour trouver un magnifique plaid en patchwork de Kaffe intitulé "Pastel Gridlock Quilt".
Avec un quilt de 1,70 m x 2 m, il m'a mise sous son emprise. Voilà, je viens d'entrer dans un nouveau monde fait de lumière, de couleurs extravagantes. Je déclare alors une chose folle : mon premier patchwork sera un Kaffe Fassett ou ne sera pas. Ceci explique certainement que je n'ai à ce jour fait que quelques pauvres tentatives dans le domaine...
Ce quilt mélange de l'orange et du vert !!! Et le pire, c'est que c'est beau, ce n'est pas du tout un remake nauséeux des couleurs des années 70, non, ça ne sent pas le sous-pull tout acrylique orange qui me faisait monter les cheveux tout droit sur la tête. Non, c'est terriblement beau, terriblement tendre, c'est magnifique !
En plus, le portrait de ce numéro est consacré à Prior Lucy et pratiquement tous les ouvrages pris en photos sont réalisés avec la participation de Kaffe Fassett. Ils sont tous divins. J'ai du les montrer totalement enthousiaste à mon mari qui a du poser sur moi, un de ses regards mi-amusé, mi-consterné entre le "ça ne s'arrange pas" et le "dis lui oui ça lui fera toujours plaisir".
Dès lors, j'ai traqué l'homme dans les revues de patchwork ! J'ai compris qu'il allait falloir se mettre à l'anglais car cette année là, 2005, il sortait deux livres sur ses quilts.
Enfin, pour la première fois, en mai 2006, le numéro 53, m'a permis de mettre un visage sur cet homme. Un long article "Quilt et intérieur de charme" me faisait pénétrer dans LA MAISON de Kaffe Fassett.
J'y découvrais des quilts, de la broderie, des céramiques et des tableaux réalisés par cet homme aux dons multiples. Cerise sur le gâteau, la journaliste annonçait pour juin la parution en français de son livre "Quilt Road".
Livre que je n'ai toujours pas dans ma bibliothèque malgré les très nombreuses fois où j'ai mentionné combien il serait génial comme idée cadeau si on ne savait pas quoi m'offrir... Je dis ça, je ne dis rien, avis à monsieur mon mari si par hasard, il passait par ici...
J'ai alors fait quelque chose que j'aurais du faire bien avant, j'ai googolisé Kaffe Fassett ! J'ai découvert qu'il avait un site ici !
C'est là que j'ai vu qu'il tricotait aussi et j'ai alors succombé totalement, enfin encore plus qu'avant. Je crois même que c'est lui qui m'a fait découvrir Rowan car c'est un des collaborateurs de légende de la marque.
Étrangement, je ne visite que très peu son site car il a le don de me rendre toute timide et de ne plus rien oser entreprendre tellement Kaffe est au-dessus de moi !
Bizarement, je n'achète plus Quiltmania depuis au moins deux ans, le tricot a pris toute la place. Je me contente de leur site et de feuilleter virtuellement la revue.
Bien sûr sur Ravelry, je suis membre de son groupe depuis août 2010, il m'a quand même fallu plus d'un an pour franchir le pas !
J'ai acheté deux livres de tricot de Kaffe, en anglais, après des mois et des mois d'hésitations. Je ne voulais pas me louper :
Je n'ai bien sûr absolument rien tricoté de ce qu'il y propose. Trop de pression, trop de perfection, j'attends de progresser dans mon anglais tricot et d'avoir la fortune nécessaire pour acheter tous les coloris que l'on ne trouve que chez Rowan...
Par contre, j'ai tricoté des petites choses pour compléter un plaid au tricot en m'inspirant de ses jacquards :
Être fan c'est ça !
Depuis, vous le savez, je le traque dans tous les magazines Rowan et je m'extasie sur chacune de ses créations. Je ne tombe pas dans les pommes mais on en est pas loin certaines fois... Au dernier salon de l'aiguille en fête, j'ai acheté ça :
On y trouve son modèle Corfu pages 18 et 19 :
mais aussi pages 46 et 47 Pixie que je n'ai pas photographié. Allez savoir pourquoi? Mais surtout, il y est mentionné un événement incroyable : (je vous recopie intégralement le texte)
Kaffe Fassett - A life in Colour (22 mars - 29 juin 2013)
Kaffe Fassett - A Life in Colour célèbre l'oeuvre d'un des plus grands professionnels de l'artisanat contemporain. Cette exposition la première à Londres depuis la présentation record de Kaffe Fassett au Victoria and Albert Museum en 1988, présente plus de 100 oeuvres dont les modèles créés pour Bill Gibb, Missioni, ses tissus imprimés pour le patchwork, ses quilts glorieux et ses tapisseries.
L'autobiographie "Kaffe Fassett Dreaming in Colour", sera aussi à l'exposition, publiée par Stewart, Tabori & Chang.
The Fashion and textile Museum, Londres. www.ftmlondon.org
Alors, quand après avoir lu cela, je suis arrivée dans la salle de séjour et que j'ai annoncé à toute la famille qu'il nous fallait absolument aller à Londres cette année avant le 29 juin 2013, ils m'ont tous regardée surpris.
Je propose très rarement des voyages et jamais à l'étranger, du moins de façon sérieuse.
Quand j'ai continué sur ma lancée en leur révélant que le but de ce périple serait l'exposition de Kaffe, ils ont tous baissé la tête, fait un petit sourire et n'ont plus rien écouté... Pourquoi ?
C'est simple, ils savent que je ne vais pas les traîner de force à une telle exposition et que je préfère m'en priver que de voir leur tête toute ennuyée et d'entendre des soupirs d'ennui à l'infini et en multi-stéréo. Ils savent aussi qu'un tel voyage est complètement impossible pour des soucis de logistique flagrants : trois enfants, deux chiens, un lapin nain et deux poissons rouges ! Un mari qui ne supporte pas les anglais, allez savoir pourquoi, c'est semble-t-il épidermique. Un budget que nous n'avons pas, bref des tas de trucs matériels pas très intéressants.
Heureusement, il me reste internet et tous les formidables liens que j'ai pu trouver pour visiter un peu cette exposition. Merci la page facebook de Rowan !
Voilà, Kaffe Fassett et moi c'est une histoire impossible. Une belle histoire. Je ne pense pas qu'elle serait mieux si je le rencontrais en vrai. Non, je préfère mon Kaffe à moi, celui que j'imagine, celui qui crée des couleurs que je ne connaissais pas...
Je vais retrouver Kaffe dans mes magazines, et peut-être jeter un oeil sur le dernier Quiltmania chez mon libraire, pour ce petit week-end que je vous souhaite agréable.
